Zin Fabriek

La culture néerlandaise renferme ce qui peut sembler un paradoxe: le patrimoine est une perpétuelle mutation. La situation géographico-démographique transcende le patrimoine hollandais il porte les germes de sa propre évolution, de sa propre modernité. Les Pays-Bas sont comme une bicyclette, Rotterdam en est l’emblème: le port représente l’essence du patrimoine néerlandaise: innovation, mobilité, industrie.

La réhabilitation d’un hangar de la zone portuaire industrielle est la proposition d’une nouvelle vision du patrimoine; Une acceptation des racines culturelles de la ville et du pays, une volonté de renouveau, plutôt que de nouveauté.
Déplacer le hangar sur un site privilégié au bord de la Meuse, à la jonction de la ville et du port (du patrimoine et de la modernité), pour proposer un programme novateur: un complexe de loisirs dans un environnement de bureaux; Comme replanter une fleur sur un terrain plus fertile.
Le bâtiment est accessible par le fleuve, une passerelle (reliant l’ancien site du hangar au nouveau) ou un parc. Ce dernier est un hommage à l’agriculture néerlandaise, quadrillage d’essences végétales diverses, subissant des déformations (créations de pentes et de plateaux) lors de rencontres avec les pôles d’attraction.

Le hangar réhabilité est un espace fédérateur, aboutissement des flux fluviaux et piétons. Les activités sont réparties sur des plateaux, empilés sur le hangar, respectant sa structure et sa surface originelle. La déformation des plateaux, le traitement des circulations et l’association d’activités renforce la proximité et créé les interactions entre les protagonistes: le loisir est un espace de rencontre et de découverte.
Le dialogue avec la ville est double: dans le bâtiment, Rotterdam est toujours visible, offerte; De l’extérieur, le projet est un gigantesque empilement de containers, symbole de l’identité portuaire, avatar poétique d’une ville qui ne s’arrête de travailler que pour dormir, et encore.